Magie, magie révèle toi pv [Sutton O. Bennett] - TERMINE

- Bonsoir papa... tu sais, il m'arrive des trucs bizarre. Enfin je m'en rendais compte déjà avant, mais je pensais que c'était normal, tu sais tout ce que je t'avais raconté avec l'eau et la fois ou grand-mère avait essayé de nous faire son ragoût de "légumes à l'ancienne" et que ça avait disparu de mon assiette quand j'y avais pensé, bref tout ça quoi...

- J'ai entendu maman parler avec tonton, je suis sûr et certain qu'il se trame quelque chose, au moins je suis fixé sur un truc, c'est que je suis plus qu'un simple humain, j'ai cru entendre dans leur conversation, le mot sorcier, toi aussi tu en étais un, pas vrai.... c'est un petit gâteau que tu m'as laissé en quelque sorte.

-Merde alors, Allume toi ! dis-je vers la lampadaire.

- Waow, je suis trop fort...

Samedi soir. Je soupire en regardant l'heure. 19h et des poussières seulement. Je n'ai rien de prévu ce soir et je m'ennuie déjà rien qu'en pensant à la longue soirée qui m'attend. J'ai passé l'après-midi avec Apollon chez lui, à parler magie, grimoires et membres du Cercle. Nous ne sommes que deux actuellement et nous savons qu'il faut vite trouver les autres membres pour pouvoir devenir plus forts encore. Moi, pour l'instant, je ne suis pas aussi puissante qu'Apollon qui a conscience de ses pouvoirs depuis plus longtemps, mais je compte bien le devenir. Ces pouvoirs m'amusent, m'intriguent et je ne veux pas rester inactive. Depuis que je les maîtrise un peu mieux, je dois avouer que parfois je m'amuse avec. Oh rien de méchant bien sûr ,je suis du côté des gentils moi, mais des petits tours marrants. Genre faire sonner la sonnerie de fin de cours 15 minutes avant l'heure, chauffer l'eau de ma piscine et m'y baigner alors qu'il ne fait que 12°c dehors. Des trucs sympas quoi ! Il faut bien que ça serve à quelque chose d'être une sorcière. On est apparemment recherchés et traqués par les vampires et chasseurs de sorciers, donc autant s'amuser avant de se faire tuer ! Soudain, une inspiration. Je sais ce que je vais faire de ma soirée. M'entraîner. Encore. Je sais que plus je pratiquerais et plus je deviendrais puissante. Je saute donc de mon lit, enthousiasme à l'idée de jouer un peu avec la magie et enfile une veste noire par dessus mon pull gris. Les soirées sont fraîches ici ... Je descends en trombe l'escalier et mon père m'arrête net alors que je commence à ouvrir la porte. Il me regarde, l'air suspicieux et me demande où je vais comme ça. Je lui fais un petit sourire histoire de l'amadouer. Il est très protecteur envers moi depuis la mort de ma mère et s'inquiète toujours de ce que je fais et avec qui. Si je lui avouais que j'allais pratiquer la magie, seule, dans un endroit désert, il m'enchaînerait à mon lit, j'en suis sûre. Donc, désolée papa, mais le mensonge est parfois indispensable.

- Je vais manger chez Eliza. T'en fais pas, je rentrerai pas tard promis, et son père me ramènera.

Mon père adore Eliza, son regard doux et innocent, son visage d'ange. Il sait que c'est ma meilleure amie et qu'elle et moi, on ne fait jamais de bêtises. Il lui fait vraiment confiance, plus qu'à moi parfois j'ai l'impression et c'est donc l'excuse rêvée. Je le vois d'ailleurs sourire, rassuré et me faire un signe de tête pour m'autoriser à sortir. Ah, que je l'aime mon papa. Je claque la porte derrière moi et prends la route du cimetière. Quoi de mieux qu'un cimetière désert pour s'entraîner. Il me faut peu de temps pour y aller et il est un peu moins de 20h quand je pousse les portes grinçantes du cimetière de New Salem. C'est un endroit où j'avais pour habitude d'aller souvent et plus encore maintenant que je suis une sorcière et que je m'entraîne. J'y vais aussi pour passer un peu de temps sur la tombe de ma mère. Mon père déteste ça, il trouve ça inutile d'aller sur sa tombe. Il n'a pas besoin de ça pour penser à elle qu'il me dit. Moi non plus, mais être là-bas, toucher sa pierre tombale, c'est un peu la sentir à mes côtés. Et j'ai besoin de ça, surtout quand certains soirs, sa présence me manque plus que tout. Je décide d'aller m'entraîner dans un premier temps et d'aller la voir après. Mais un bruit me fait sursauter et me coupe dans ces projets. Je me cache discrètement derrière une haute pierre tombale et observe autour de moi, inquiète. Je ne voudrais pas tomber sur un vampire là maintenant. Mais ce que je vois m'étonne plus que ça ne m'effraie. Un lampadaire qui s'éteint et qui se rallume soudain après qu'une voix masculine l'ait ordonné. Non seulement, ce lampadaire s'allume mais tous les autres du cimetière, ce qui rend ce lieu beaucoup moins effrayant. Apollon je pense dans un premier temps, ce qui me fait m'avancer vers la silhouette devant moi. Mes pas le font se retourner brusquement et à ma grande surprise, je tombe sur Séraphin, un élève de mon lycée que je n'apprécie pas vraiment. Je laisse échapper un hoquet de surprise. Lui un sorcier ? Non, c'est pas possible ... Pourtant, je l'ai vu de mes propres yeux. Je finis par prendre la parole, interrompant le lourd silence qui s'est établi entre nous.

- Tu ... Tu as fait ça ? Les lampadaires ?

Bon, ce n'est pas la phrase la plus censée et la plus construite mais je suis vraiment sous le choc. Déjà, de tomber sur un sorcier et encore plus que ce soit lui. Séraphin et moi, ça n'a jamais été une grande histoire d'amour, et encore moins d'amitié ! Je le trouve prétentieux et arrogant et je crois qu'il me trouve nunuche et inintéressante. Mais, c'est un sorcier comme moi. Il a des pouvoirs lui aussi. Oh mon dieu, et s'il faisait partie du cercle, je m'interroge soudain. Pour le savoir, il faudrait que je le touche, comme Apollon et moi avons découvert que je faisais partie de son Cercle. Mais pas question. Je me contente de le dévisager, attendant qu'il me réponde.

- Tu ... Tu as fait ça ? Les lampadaires ?

- Euh tu es sérieuse ?! comme-ci c'était moi qui aurait allumé tous les lampadaires du cimetière... je n'ai pas de pouvoirs surnaturels.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Génial, c'est le meilleur jour de toute ma vie je suis coincé avec toi, dans le cimetière. Et maintenant on fait comment pour sortir de là ?

Séraphin ne semblait pas très heureux de ma présence. Et je dois avouer que moi aussi, j'aurais préféré tomber sur quelqu'un d'autre. Dire qu'on se connaissait depuis toujours, qu'on était dans la même classe depuis le début et que pourtant, je ne le connaissais que si peu. Il ne me parlait jamais, et moi j'avais du lui adresser la parole plusieurs fois, pour des broutilles. Du genre, tiens, tu n'étais pas en cours, le prof m'a dit de te donner les devoirs. On était totalement opposés. Lui, plutôt froid et distant, le mec qui se la joue cool. Prétentieux à mort, jaugeant tout le monde haut. Moi, gentille et naïve, sérieuse, beaucoup trop sérieuse comparé à lui. Rien ne pouvait donc nous rapprocher. Après tout, il n'y a que dans les films où les contraires tombaient fou amoureux l'un de l'autre ou s'entendaient à merveille.

Mais ce que je venais de voir là, c'était un choc. Bon, allumer tous les lampadaires, c'était un jeu d'enfants, moi aussi je savais le faire ... Mais que ce soit lui qui le fasse, ça c'était fort ! Je lui avais donc demandé, bégayant légèrement si c'est lui qui avait fait ça. Il leva les yeux, déjà exaspéré par ma présence et me demanda si j'étais sérieuse avant de dire qu'il n'avait pas de pouvoirs et qu'il n'avait donc pu faire ça. Je lui lançai un regard soupçonneux avant de jeter un oeil vers le lampadaire le plus proche. Il brillait d'un éclat presque fantomatique. Un éclat irréel. Sa lumière était trop vive pour que ça ne soit qu'un simple hasard. Elle laissa son regard revenir à Séraphin.

- Ah oui ce n'est pas toi, vraiment ? Pourtant, quand je suis arrivée ici, tout était éteint. Aucune lumière. Et boum, tu regardes le lampadaire, tu baragouines quelque chose et là TOUS les lampadaires s'allument ... Comme c'est étrange !

Il lui lança un regard furieux et lui demanda ce que je faisais là, surpris sans doute de me voir traîner dans un cimetière un samedi soir. Sans me laisser démonter, je lui jetai un regard tout aussi froid. Je n'allais quand même pas lui avouer que je venais m'entraîner là depuis quelques temps.

- J'allais sur la tombe de ma mère. J'avais envie de lui "parler" ! Et toi ? Qu'est ce que tu fais là ?

Il allait sûrement lui répondre que lui venait voir son père. Je lui avais parlé de la visite sur la tombe de ma mère car ça, il pourrait le comprendre. Je savais qu'il avait été très affecté par la mort de son père, même s'il ne l'avait pas montré bien entendu. Son côté gros dur et insensible sûrement ... C'était là notre seul point commun, avoir perdu un de nos parents. Mais ce n'est pas ça qui allait nous rapprocher, non, c'est sûr ! Un bruit très léger me fit dresser l'oreille. Les grilles qui venaient de se fermer, et une clé qui tournait dans une serrure. Le cimetière venait de fermer ses portes. Et nous étions enfermés là, ensemble ! Quelle ironie ! Il poussa un soupir, et avec une mauvaise humeur non dissimulé me dit que c'était le meilleur jour de sa vie, se retrouver avec moi enfermé dans un cimetière. Il me demanda ensuite comment on faisait pour sortir de là. Il me regardait alors avec une lueur curieuse et je compris qu'il se posait des questions sur moi. Peut-être que je n'avais pas semblé assez surprise, assez effrayée. Après tout, j'étais pour lui une fille modèle, sage et nunuche et un truc comme ça aurait du me faire hurler de peur et éclater en sanglots. Mais, j'avais réagi assez bien finalement, et m'étais contentée d'une question. Il avait peut-être des doutes sur ma nature. Mais je n'avais pas envie qu'il découvre mes pouvoirs alors je lui balançai sur un ton moqueur :

- Bah écoute, c'est toi qui réussis à allumer tous les lampadaires du coin ! Tu peux peut-être nous faire sortir de là ! Parce que je ne suis pas non plus ravie d'avoir à passer la soirée avec toi, crois moi ! Enfin, si tu n'arrives pas à nous faire sortir de là, le cimetière est grand, on n'est pas obligé de rester collés ensemble.

Quoique après réflexion, passer la nuit seule dans le cimetière m'effrayait quand même un peu ... Les vampires attaquaient la nuit et le cimetière était peut-être pour eux un refuge. Je n'avais aucune envie de me retrouver nez à nez avec une de ces créatures diaboliques ! Mieux vaut rester avec Séraphin que de se faire vider de son sang ...

- Bah écoute, c'est toi qui réussis à allumer tous les lampadaires du coin ! Tu peux peut-être nous faire sortir de là ! Parce que je ne suis pas non plus ravie d'avoir à passer la soirée avec toi, crois moi ! Enfin, si tu n'arrives pas à nous faire sortir de là, le cimetière est grand, on n'est pas obligé de rester collés ensemble.

- Puisque je te dis que ce n'est pas moi qui ait allumé les lampadaires. Tu m'énerves à la fin. Ouais le cimetière est bien grand, débrouilles toi toute seule alors.

- Tu vois, les lampadaires sont défectueux, si au moins la mairie prenait le temps de s'en occuper. Mais non, donc tu vois je ne suis pas le responsable de tout ça. Maintenant on va mettre les choses en clair soit tu m'aides à trouver une solution pour sortir de là, soit tu ne me suis pas !

- Vas y monte la première...

- Ça va aller ? Tu ne t'es pas fait mal ? J'ai encore besoin de toi pour sortir d'ici.

J'étais certaine de ce que j'avançais. J'avais bien vu Séraphin pratiquer la magie, et il avait beau nié, je n'étais pas stupide et étant moi-même sorcière, je savais que ces lampadaires ne s'étaient pas allumés tout seul ! Pourtant, rien à faire, il avait nié. Il m'avait même demandé d'un ton accusateur ce que je faisais là, comme si c'était moi qui avait été surprise à faire mumuse avec la lumière. Je lui avais dit que j'étais là pour voir ma mère et il n'avait fait aucun commentaire. Il savait ce que j'avais vécu, l'ayant vécu aussi mais il n'avait pas envie de pleurer sur mon épaule, comme je n'avait aucune envie de pleurer sur la sienne. Les grilles s'étaient ensuite refermées sur nous, et il m'avait fait comprendre qu'il n'était pas ravi de se retrouver ici, en ma compagnie. Tant mieux, moi non plus. Il m'avait demandé d'un ton provocateur comment on pouvait sortir d'ici comme s'il attendait de moi que je me mette à jeter des sorts pour sortir. Peut-être que c'était exactement ce qu'il voulait car moi c'est ce que j'attendais de lui. Qu'il réussisse à nous faire sortir de là en utilisant ses pouvoirs. Mais il n'en avait apparemment pas l'intention car une fois que je lui répondis de nous faire sortir de là avec ses pouvoirs magiques, il me rembarra en me disant qu'il n'avait pas de pouvoirs magiques et que j'avais qu'à me débrouiller toute seule dans ce grand cimetière. Il était décidément agaçant mais en plus de ça, méchant car il n'aurait pas hésité à me laisser, moi une fille sans défense (ou presque) toute seule ! Il semblait plus qu'énervé de se trouver là avec moi et commença à avancer dans une allée. Après quelques instants d'hésitation, je me décidai à le suivre. Finalement, je n'étais pas si courageuse que ça alors autant le suivre ! En entendant mes pas, il se retourna, l'air énervé et il allait prendre la parole lorsque d'un coup les lampadaires se mirent à briller encore plus fort avant de s'éteindre totalement, les ampoules ayant sûrement grillées avec l'intensité lumineuse qui se dégageait. Je le regardai, le regard interrogateur. Cette fois, je ne pouvais rien lui reprocher puisqu'il n'avait pas ouvert la bouche. Mais pourtant, je savais que nos pouvoirs étaient plus forts encore sous l'emprise de nos émotions et que la colère les rendait parfois indomptables. Mais ça, je n'étais pas censée le savoir alors je me tus, le laissant parler. Il se justifia de nouveau sur le fait qu'il n'était pas responsable de ça, que la mairie ne s'occupait de ces lampadaires et que c'était à cause de ça. Puis, froidement, il décréta que soit je l'aidais ou sinon je pouvais me débrouiller toute seule. Je soupirai, je n'avais pas vraiment le choix apparemment. Je lui lançais un regard agacé pour qu'il comprenne que moi non plus, je n'étais pas ravie de me retrouver là.

- Oui, je vais t'aider c'est bon. Voyons, les grilles sont trop hautes pour qu'on puisse les escalader ... Il faut donc trouver autre chose.

La lueur de la lune nous éclairant soudain me rassura. Je n'aimais pas vraiment me retrouver dans le noir, sans rien voir. Je me sentais trop exposée. La faible lumière que dégageait la lune me permettait de voir un peu mieux et de pouvoir anticiper en cas d'attaque. La voix de Séraphin me coupa dans mes pensées. Il me désignai une vieille échelle appuyée contre un mur. Je le regardai stupéfaite.

- Tu veux vraiment qu'on monte là-dessus ? Ce truc a au moins 100 ans !

ll me jeta un énième regard agacé et je finis par hocher la tête. Lui qui avait une tonne de défauts à me reprocher pourrait rajouter chieuse et froussarde à sa liste !

- Ok, on va utiliser cette échelle ! Il n'y a de toute façon pas d'autres plans donc allons y !

On avança rapidement vers l'échelle et Séraphin se chargea de dégager le chemin qui y menait : orties et mauvaises herbes. Une fois qu'il eut fini le sale boulot, il ne nous restait plus qu'à monter l'échelle et enjamber le mur pour pouvoir sortir de ce cimetière. Il me désigna l'échelle et me dit de monter la première. Je jetai un petit regard effrayé à l'échelle. Je déteste me trouver en hauteur alors l'idée de grimper là-dessus ne m'enchantait guère. Mais je savais que si je ne le faisais pas, Séraphin lui le ferait et me laisserait seule ici. Je pris une grande inspiration, histoire de me donner du courage et avançai d'un pas ferme et décidé vers l'échelle. Je grimpai les premiers barreaux sans trop de difficultés mais au dixième barreau, je sentis quelque chose craquer et je sentis mes mains tout lâcher et mon corps tomber dans le vide. La chute ne fut pas aussi brutale que je m'y attendais car je tombai dans les bras de Séraphin. Il m'avait rattrapé et me tenait désormais serré contre lui, son visage si proche du mien que je pouvais sentir son souffle chaud. Il me demanda gentiment si ça allait et si je ne m'étais pas fait mal. Il arborait un petit sourire et je pensais alors que c'était une des premières fois que je lui voyais un sourire sincère. Ca lui allait plutôt bien. Mais bon, ça restait Séraphin. Je lui rendis son sourire, un peu timide soudain. Je n'avais pas pour habitude de me retrouver dans les bras d'un mec comme ça.

- Non, ça va merci. Si tu n'avais pas été là, je pense que là, je me serais fait mal !

Je commençai à me dégager de son étreinte et au passage lui toucha la main. Une décharge électrique me parcourut alors dans tout le corps. Comme avec Apollon ... C'était donc un sorcier, je ne m'étais pas trompée ... Mais cette sensation que j'avais, ce contact étrange, cela voulait-il donc dire qu'il faisait partie de notre Cercle ? Je ne pouvais le croire. Je lui lançais un regard surpris.

- Alors, je ne me trompais pas. Tu as bien des pouvoirs ...

Une simple constatation mais qui lui montrait que moi aussi j'en avais, sinon je n'aurais pas ressenti ce contact.

- Alors, je ne me trompais pas. Tu as bien des pouvoirs ...

- Alors toi aussi, tu es une...sorcière ?! Tu sais pas dans quel pétrin tu m'as mis, à cause de toi j'ai du m'embêter à trouver une solution pour sortir de cet endroit !

- J'ai une question et je compte bien avoir la réponse, tu ne semblais pas surprise par la décharge, qu'est-ce que ça veut dire ? Ne me mens pas ! Dis moi ce que tu sais ? Et puis d'ailleurs depuis combien de temps tu sais que t'es une sorcière ?

- Attends un peu ! tu connais quelque chose à propos du cercle ?

Décidément, cette soirée qui s'annonçait ennuyeuse à mourir révélait de grosses surprises. Déjà, je me retrouvais face à face avec Séraphin un individu que je n'appréciais pas vraiment et qui me le rendait bien ! En plus, je l'avais surpris en train d'utiliser ses pouvoirs et même s'il niait, j'en étais quasi sûre. Quand on s'était rendus compte qu'on était bloqués lui et moi dans le cimetière et qu'on risquait de passer la nuit entière à se regarder en chien de fusil si on ne trouvait pas vite une solution pour sortir d'ici. C'était lui qui l'avait trouvé le premier en apercevant une vielle échelle. Mon intuition m'avait tout de suite soufflée "mauvais plan" mais je n'avais pas vraiment d'autres options que celle de coopérer avec lui. Il m'avait donc laissée monter en premier et je commençais à me dire que j'allais enfin sortir de là quand j'étais dégringolée. Et devinez où j'étais retombée ? Dans ses bras bien sûr ! Après s'être assuré que j'allais bien et que je l'eus remercié, sa main effleura la mienne par hasard, et une décharge électrique nous parcourut l'un et l'autre. Je savais qu'il avait ressenti la même chose que moi parce qu'on s'était alors dévisagés, trop surpris pour parler. Cette décharge électrique n'avait rien de naturel et ce n'était pas non plus un coup de foudre entre nous. Non, c'était bien un truc magique et ça me faisait peur. Si Séraphin faisait partie de notre Cercle ... Quelle horreur. Je parvins tant bien que mal à me dégager de ses bras, et une fois debout et bien plantée sur mes pieds, je lui lançais un regard profond en lui disant que j'avais raison au sujet de ses pouvoirs. Il me fixa du regard un bon moment, et je voyais qu'il se posait plein de questions lui aussi. D'ailleurs, il ne tarda pas à me demander si j'étais une sorcière, moi aussi avant de me reprocher de l'avoir mis dans le pétrin à chercher une solution pour sortir de là. Effectivement s'il avait su dès le début que j'étais une sorcière, il aurait vite trouvé un sort, ou moi, et on serait déjà dehors. Mais c'était de sa faute aussi, pas de la mienne. Je lui rendis donc son regard, sans ciller avant de lui dire :

- Je t'ai demandé plusieurs fois pour tes pouvoirs. Si tu n'avais pas nié stupidement et que tu m'avais dit la vérité, je te l'aurais dit aussi. Et on aurait été dehors en deux trois mouvements, plutôt que d'être toujours coincés ici !

Il était furieux, mais moi aussi je l'étais. Alors, quand il partit d'un pas décidé en avant, je ne bougeai pas d'un seul mètre. Il avait envie d'aller bouder dans son coin et bien qu'il y aille. Je n'allais pas lui courir après pour qu'il me parle un peu plus de ses pouvoirs et tout ça, même si j'aurais bien voulu. Après tout, je ne connaissais que peu de sorciers. Apollon seulement, et c'était parfois dur de garder mon secret pour moi. J'avais envie d'en parler, de pouvoir partager ça à des gens qui savaient ce que je vivais. Mais pourquoi fallait-il que ces gens soient Séraphin ? Pourquoi ma meilleure amie ne venait pas m'annoncer qu'elle était une sorcière ? Là, ça aurait été parfait. Mais Séraphin ? Sérieusement ? Il était déjà assez prétentieux comme ça. Maintenant qu'il réussit à allumer des lampadaires comme ça, il ne va pas s'arranger. Je soupirai lorsque je le vis finalement faire demi tour et revenir vers moi d'un pas décidé. Il me regarda froidement, l'air agacé avant de finalement me demander au bout de plusieurs secondes ce que cette décharge entre nous signifiait. Il l'avait donc bien senti comme je le présumais, et s’interrogeait dessus. Il avait remarqué que je n'avais pas semblé plus surprise que ça, comme si c'était quelque chose qui m'arrivait tous les jours. Il me demanda ensuite sans que je puisse en placer de lui dire tout ce que je savais sans mentir et de lui dire depuis combien de temps j'étais une sorcière. Whaou, toutes ces questions ! Je lui lançais un petit regard moqueur :

- Eh ben, tu t'en poses des questions ! Alors, par où commencer ? Par le début peut-être. Mes pouvoirs ... J'ai commencé à me rendre compte que je faisais des trucs bizarres un peu après la mort de ma mère, quand je suis revenue ici. Je "jouais" avec l'eau, j'arrivais à la faire réagir, s'animer, s'évaporer rien qu'en le pensant ou en le demandant. Pas longtemps après ça, j'ai trouvé le grimoire de ma famille dans le grenier et dedans, bah des sorts, des potions, ... J'ai compris que j'étais une sorcière ...

Je fis une petite pause, l'observant pour voir quelle réaction il aurait suite à mon récit. Après quelques seconde, je poursuivis :

- Pour la décharge ... Eh bien ... Ce n'est pas la première fois que je ressens ça. Avec Apollon, ça nous a fait pareil. Et on a alors compris qu'on était tous les deux des sorciers.

Je ne parlai pas du Cercle. Après tout, il n'était peut-être pas au courant de toute l'histoire ... Je le regardais et lui demandai à mon tour :

- Et toi ? Depuis combien de temps tu sais pour tes pouvoirs ?

Mais il n'avait pas fini avec ses questions et il me demanda ensuite ce que je savais à propos du Cercle. Je me sentis rougir. Je n'avais pas prévu de lui en parler mais s'il était au courant, autant être honnête.

- Oui, je connais l'histoire des Cercles et le fait de devoir les relier pour que les membres d'un Cercle puissent être plus puissants quand ils sont réunis. En fait, la décharge ce n'est pas seulement pour indiquer que nous sommes sorciers ... Je fais partie du cercle d'Apollon. Nous sommes liés entre nous et cette décharge nous a mené l'un à l'autre ... Et si je ne me trompe pas ... Tu dois toi aussi avoir ta place dans notre Cercle.

Je le regardai un peu craintivement, sachant qu'il n'allait pas apprécier cette partie là de l'histoire ...

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- Eh ben, tu t'en poses des questions ! Alors, par où commencer ? Par le début peut-être. Mes pouvoirs ... J'ai commencé à me rendre compte que je faisais des trucs bizarres un peu après la mort de ma mère, quand je suis revenue ici. Je "jouais" avec l'eau, j'arrivais à la faire réagir, s'animer, s'évaporer rien qu'en le pensant ou en le demandant. Pas longtemps après ça, j'ai trouvé le grimoire de ma famille dans le grenier et dedans, bah des sorts, des potions, ... J'ai compris que j'étais une sorcière ...

J'étais très attentif à chaque détail de son récit, je ne laissais aucune impression paraître, ainsi, Sutton avait découvert le grimoire de sa famille, une chose que je n'étais même pas au courant de son existence, ce qui signifiait que ma mère avait surement du le cacher avec la complicité de mon oncle. J'étais presque sûr de son emplacement maintenant, le bureau de mon père. Le lieu où je n'allais jamais. Je devrais faire un petit tour par là. La plupart des sorts que je faisais, provenaient pour la plupart de ma pure invention et les informations, je les tirais d'internet, d'ancien livre. Je faisais de nombreuses recherches à propos de ça. Je ne pouvais donc pas m'imaginer qu'une sorcière moins expérimenté que moi avait déjà trouver son grimoire.

- Pour la décharge ... Eh bien ... Ce n'est pas la première fois que je ressens ça. Avec Apollon, ça nous a fait pareil. Et on a alors compris qu'on était tous les deux des sorciers.

J'avais donc raison, elle avait déjà sentie ça, la sorcière ! Mais Quelque chose me fit réagir comme un poing dans la figure, qu'est-ce qu'Apollon avait avoir dans tout ça ? Je levais les yeux au ciel.Apollon Campbell, où l'un de mecs du lycée que je ne pouvais pas vraiment supporter, étant donné que lui et moi étions assez souvent en compétition, le plus intelligent, le plus beau, mais la plupart des gens le préféraient à moi, car il était mon exact opposé, toujours souriant et joyeux. Alors que moi j'étais plus froid et plus distant. Je commençais à sentir le coup louche...

- Apollon ?! Attends voir Apollon Campbell, rho putain !

Mauvaise journée, je n'aurais jamais du me rendre au cimetière aujourd'hui !

- Et toi ? Depuis combien de temps tu sais pour tes pouvoirs ?

Je contentais de prendre tout mon temps pour lui répondre, mais après tout elle avait été franche avec moi. Le fait est qu'elle aussi avait donc pour élément l'eau, ça m'agaçait que nous partagions cette chose en commun, j'avais toujours pensé être unique, mais maintenant que je savais que Sutton et en plus de ça Apollon, étaient des sorciers qu'en plus de ça, Sutton avait le même élément que moi, je commençais à me sentir un peu mal, normalement ce n'était que moi. Je devais être l'unique élu, bref cette situation m'agacer au plus haut point.

- J'ai toujours eu des pouvoirs depuis que je m'en rappelle, je me rappelle qu'une fois en maternelle j'ai envoyé tout un tube de peinture sur un autre élève de la classe, je sais pas si tu t'en souviens d'ailleurs..., puis l'eau a toujours eu une réaction bizarre en ma présence, je me suis rendu compte que cela n'était pas normal comparé aux autres, vers 8 ans, je me suis demandé pourquoi je pouvais faire toutes ces choses et pas les autres, puis j'ai finalement compris que j'étais un sorcier...

Ça m'ennuyait profondément de parler de moi, surtout de mes pouvoirs, je n'en parlais jamais à personne. Et voilà que je racontais à une fille dont je n'étais même pas proche, des choses que personne ne connaissait à mon sujet. Je la fixais du regard. A vrai dire c'est vrai que Sutton était un peu spéciale, je me rappelle qu'elle avait toujours eu ce don pour être si sociable et deviner comment réconforter les autres. Peut-être était-ce du au fait qu'elle était une sorcière et donc qu'elle avait une perception plus grande et plus forte des sentiments. Moi, qui faisais toujours attention a tout je n'avais même pas remarquer ça.

- Oui, je connais l'histoire des Cercles et le fait de devoir les relier pour que les membres d'un Cercle puissent être plus puissants quand ils sont réunis. En fait, la décharge ce n'est pas seulement pour indiquer que nous sommes sorciers ... Je fais partie du cercle d'Apollon. Nous sommes liés entre nous et cette décharge nous a mené l'un à l'autre ... Et si je ne me trompe pas ... Tu dois toi aussi avoir ta place dans notre Cercle.

La partie qui m'intéressait le plus. Ma réaction était très probable.

- Si je comprend bien Apollon et le chef de notre cercle ? Je lui lançais un regard mauvais à glacer le sang. Impossible, tu dois te foutre de moi ? C'est le premier avril ? Non, mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire dans ma vie pour mériter ça ! Jamais tu m'entends au grand jamais, je me mêlerais à vous deux...surtout partager mes pouvoirs, non mais vous prenez pour qui ? Le père Noël ? Remet les pieds sur terre ma petite ! Vous pouvez toujours courir pour que j'accepte d'être dans votre cercle ! Je préférais encore me jeter d'une falaise !

Je me levais brusquement, mon regard se dirigeait vers la grille, je voulais qu'elle s'ouvre, et en un éclair, on entendit le cliquetis rouillé de la porte et le grincement de son ouverture. Je m'attendais à ce que Sutton ajoute quelque chose.

Séraphin avait fini par avouer qu'il avait des pouvoirs et que c'était un sorcier. Bon, tout ça grâce à la décharge qui nous avait traversé lorsque nos mains s'étaient effleurées, mais du coup, j'avais laissé échapper que c'était donc vrai, qu'il avait bien des pouvoirs. Il avait arrêté de nié et il avait lui aussi compris que j'étais une sorcière moi aussi.

Il m'avait donc demandé plus de précisions et voulait en savoir plus sur mes pouvoirs. Après quelques secondes, je m'étais lancée et je lui avais (presque) tout dit. Je lui avais révélé que j'avais compris que j'avais des pouvoirs en jouant avec l'eau et que j'avais ensuite trouvé le grimoire familial qui m'avait confirmé que j'appartenais à une grande lignée de sorcières et sorciers. J'avais hésité avant de tout lui dire mais après tout, on était dans le même sac lui et moi maintenant. Même si on ne s'appréciait pas, on était tous les deux des sorciers et peut-être que ça finirait par nous rapprocher. Ou pas ...

Je lui avais ensuite posé des questions à mon tour, normal. Je voulais moi aussi en savoir plus sur lui, savoir depuis quand il savait, quel élément il maîtrisait, enfin tout ça quoi. Je n'avais que peu l'occasion de pouvoir parler en toute liberté de mes pouvoirs alors là je me lâchais et j'en profitais. Il mit du temps à répondre et je crus même à un moment qu'il n'allait pas me répondre mais il finit par se lancer et à me révéler qu'il avait toujours eu ses pouvoirs. Il me raconta une anecdote qui avait eu lieu en maternelle et la scène me revint à l'esprit aussi clairement que si c'était hier. Le jeune Séraphin était agacé après un autre élève (tiens ce n'était pas moi pour une fois !) et il avait, sans le toucher, envoyé un pot de peinture sur l'élève en question. La maîtresse n'avait pas semblé si surprise, peut-être qu'elle était au courant de tout ça je ne sais pas et nous avait dit qu'elle avait bien vu Séraphin prendre le tube et le lancer.

J'esquissais un petit sourire et hochai la tête pour lui montrer que je m'en rappelai. Il continua son récit et je compris que lui aussi maîtrisait l'eau comme élément et qu'il ne semblait pas très satisfait de partager ce point commun avec moi. Lui qui était si différent de moi, le voilà qui partageait en une soirée, deux points communs avec moi ! Je voyais qu'il était agacé de parler de lui mais bon, moi j'avais fait l'effort de lui répondre, de lui raconter ce que je savais, il pouvait donc bien faire pareil. Il se tut après avoir fini son récit et je pris la parole à mon tour :

- Tu dois être vachement bien entraîné alors si tu as ces pouvoirs depuis tout petit ! Moi, je ne m'entraîne que depuis quelques mois alors ...

Séraphin me demanda ensuite ce que je savais sur les Cercles et je me sentis soudain plus mal à l'aise. En effet, la décharge qu'on avait ressentie montrait qu'on appartenait au même Cercle ... Et je savais que ça, il n'allait pas apprécier. Mais je n'avais pas le choix, je devais être honnête avec lui. Je lui racontais donc que c'était cette même démarche qui nous avait liée Apollon et moi et que si ça suivait la logique, il faisait lui aussi partie du Cercle. J'avais fini cette phrase presque en murmurant parce que j'avais vu son regard s'assombrir en entendant le nom d'Apollon. Si Séraphin et moi, on ne s'aimait pas, Apollon et lui, c'était pire. Ils étaient deux opposés toujours en compétition l'un avec l'autre, mais Apollon était plus populaire parce qu'il était gentil et toujours là pour les autres. Pas comme Séraphin...

Son regard me fusilla et il sembla encore plus furieux lorsque je hochai la tête pour lui confirmer qu'Apollon était bien notre chef. Il continua de me dévisager toujours avec un regard mauvais avant de balancer :

- Impossible, tu dois te foutre de moi ? C'est le premier avril ? Non, mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire dans ma vie pour mériter ça ! Jamais tu m'entends au grand jamais, je me mêlerais à vous deux...surtout partager mes pouvoirs, non mais vous prenez pour qui ? Le père Noël ? Remet les pieds sur terre ma petite ! Vous pouvez toujours courir pour que j'accepte d'être dans votre cercle ! Je préférais encore me jeter d'une falaise !

Je lui lançais un regard étonné, surprise par cette manifestation de colère et cette agressivité non contenue. A croire que c'était la mort de nous côtoyer Apollon et moi. Certes, on n'était pas les meilleurs amis du monde mais quand même ... Je lui jetai à mon tour un regard froid, lui montrant que sa tirade ne m'impressionnait pas et que je ne comptait pas laisser ça là.

- Tu crois que ça me plaît à moi ? Apollon, je ne le connais pas du tout avant ça. J'ai du apprendre à le connaître, à lui confier tous mes secrets, mes doutes, tout sur ces foutus pouvoirs. Je passe plus de temps avec lui maintenant qu'avec mes autres amis. Mais tu vois, passer du temps ensemble nous a permis de créer des liens, de créer une complicité entre nous. On a fait des efforts tous les deux et aujourd'hui, ça marche très bien. Quand on lance un sort tous les deux, c'est juste un truc de malade ! On sent que notre puissance est doublée quand on est "connecté" !

Je repris mon souffle et me tus quelques instants, mais pas assez pour le laisser répliquer ! Je n'avais pas encore fini avec lui.

- Tu crois que les "participants" sont sélectionnés au hasard ? Que tu peux changer de Cercle à ta guise ? Non. Si tu dois faire partie de notre Cercle, c'est sans doute pour une raison. Certes, une raison obscure et mystérieuse, sûrement ancienne de 1000 ans mais ce n'est pas le hasard qui nous réunit. Tu ne peux pas nous lâcher Séraphin. On a besoin de toi. Et même si tu ne veux pas le reconnaître, tu as besoin de nous ... On doit former une équipe. Je ne te demande pas de devenir mon meilleur ami ou celui d'Apollon mais juste d'être avec nous, pas contre nous.

Je le regardais, attendant qu'il réagisse, et espérant qu'il finisse par accepter d'être avec nous ... Mais j'en doutais fort ...

- Tu crois que ça me plaît à moi ? Apollon, je ne le connais pas du tout avant ça. J'ai du apprendre à le connaître, à lui confier tous mes secrets, mes doutes, tout sur ces foutus pouvoirs. Je passe plus de temps avec lui maintenant qu'avec mes autres amis. Mais tu vois, passer du temps ensemble nous a permis de créer des liens, de créer une complicité entre nous. On a fait des efforts tous les deux et aujourd'hui, ça marche très bien. Quand on lance un sort tous les deux, c'est juste un truc de malade ! On sent que notre puissance est doublée quand on est "connecté" !

- Tu peut-être sûre d'une chose, c'est que moi en tous les cas, je ne servirai pas d'épaule sur qui tu peux confier tes craintes... et puis de toutes façons on est pas obliger de se rapprocher tu as Apollon.

- Tu crois que les "participants" sont sélectionnés au hasard ? Que tu peux changer de Cercle à ta guise ? Non. Si tu dois faire partie de notre Cercle, c'est sans doute pour une raison. Certes, une raison obscure et mystérieuse, sûrement ancienne de 1000 ans mais ce n'est pas le hasard qui nous réunit. Tu ne peux pas nous lâcher Séraphin. On a besoin de toi. Et même si tu ne veux pas le reconnaître, tu as besoin de nous ... On doit former une équipe. Je ne te demande pas de devenir mon meilleur ami ou celui d'Apollon mais juste d'être avec nous, pas contre nous.

- Tant que l'un de vous deux ne se met pas à se mêler de mes affaires, et qu'il garde ses distances...ça me va. Du moins je vais devoir régler l'affaire avec Apollon aussi.

- Je pense que nous devrions y aller...

- Je vais te dire vraiment ce que je pense, mais tu as réussi à me "convaincre", disons simplement que maintenant je me pose des questions, alors peut-être à la prochaine...

Je m'étais énervée après Séraphin car sa réaction m'avait énervée. A croire qu'il considérait le Cercle comme quelque chose où il pouvait tout contrôler. Il n'avait pas compris que c'était nous qui étions contrôlés par ce Cercle et que les membres étaient déjà choisis depuis bien longtemps. Nos parents avaient du faire partie du même Cercle eux aussi, et leurs parents aussi ... Et lui, tout simplement parce qu'il ne nous aimait pas, il ne voulait pas en faire partie. Je lui avais donc dis ma façon de penser, je lui avais raconté que ça avait été difficile pour moi aussi. Après tout, je ne connaissais pas Apollon et j'avais du tout lui dire sur moi, sur mes faiblesses, mes forces. J'avais du lui donner la possibilité de me connaître mieux que personne. C'était difficile de s'ouvrir à quelqu'un comme ça. Mais il le fallait. Et Séraphin devait comprendre que lui aussi allait devoir passer par là. Il me fixait, et à la fin de ma tirade leva les yeux au ciel. Je savais que cette soirée n'allait pas changer son opinion sur moi, bien au contraire. Il allait sûrement me trouver encore plus chiante que d"habitude. Lui qui détestait qu'on lui dise quoi faire, et me voilà, moi, Sutton Bennett qui lui dit quoi faire. Après un silence, il me dit que quoiqu'il arrive, il ne me servirait pas d'épaule pour me confier et que de toute façon, j'avais Apollon. Je le foudroyais du regard, furieuse contre lui et de sa façon d'agir. J'aurais pensé qu'il serait peut-être plus gentil maintenant qu'il savait ça. Mais non. Loin de là.

- Ne t'en fais pas, je ne comptais pas venir pleurer sur ton épaule de toute façon ! Apollon est beaucoup plus doué que toi pour rassurer les gens. D'ailleurs, il est plus doué que toi tout court, vu que c'est notre leader.

Et toc, prends ça ! Lui qui était toujours en compétition avec Apollon, il allait me détester encore plus de lui avoir balancé ça ! Mais je m'en fichais, j'étais énervée après lui et je ne comptais pas me laisser marcher sur les pieds. Je rajoutai ensuite qu'on avait pas le choix, que c'était le Cercle qui nous choisissait. Et que de toute façon, on avait pas besoin d'être toujours fourrés ensemble. Il n'avait juste qu'à nous honorer de sa présence pendant les réunions du Cercle, voire pour quelques entraînements et c'était tout. Il sourit, semblant apprécier un peu plus cette remarquer. Il répondit que ça irait tant qu'on ne viendrait pas se mêler de ses affaires. Il rajouta qu'il devait aussi régler ça avec Apollon et je hochai la tête, soulagée. Enfin une parole censée dans sa bouche. Il avait l'air de s'être calmé et de vouloir se prêter au jeu. Tant mieux ! Il m'indiqua ensuite la grille et me dit qu'il serait peut-être temps d'y aller. Je lui jetais un sourire ironique.

- Avec plaisir ! Je crois que c'est ce que tu as dit de plus intéressant ce soir !

Bon, j'allais un peu loin, mais il m'avait vraiment énervée et j'avais souvent du mal à contrôler mes colères ! On sortit du cimetière, soulagés tous les deux de voir que la soirée arrivait enfin à son terme. J'llais partir mais Séraphin semblait vouloir dire quelque chose. Je me retournai donc vers lui. Il me dit que j'avais réussi à le convaincre et qu'il se posait des questions sur toute cette histoire. Je lui souris, un sourire sincère cette fois.

- Je suis contente que tu dises ça. J'espère vraiment qu'on finira par répondre à toutes les questions qu'on se pose. En tout cas, on va sûrement se réunir bientôt et j'espère que tu seras des nôtres ! Allez, rentre bien !

Elle lui adressa un rapide signe de la main et marcha rapidement jusqu'à chez moi ...