21h. J’avais passé toute la journée seule et je m’ennuyais à mourir. Je devais avouer que j’avais du travail et je n’étais absolument pas motivée. Ce fut avec plaisir que je reçus une invitation sur une soirée qui se déroulait au club privé. Tous les habitants pouvaient se rendre là-bas. Je souris à l’idée que j’allais pouvoir faire quelque chose. Je me préparais alors pendant un bon bout de temps. Après tout, j’étais une fille et j’aimais me mettre en valeur ce qui était normal. Je prenais soin de choisir une robe que je trouvais assez bien. Ensuite je tentais de relever mes cheveux et de la rassembler en faisant une sorte de chignon. Je n’étais pas déçue du résultat et il ne manquait plus que le maquillage. Lorsque je sortais, je prenais soin de faire le maximum pour être remarquée. Après avoir passé pas mal de temps dans la salle de bain, je pris mes chaussures ainsi que mon manteau et je sortis de la maison pour prendre la direction du club. Je marchais assez lentement en sachant que j’avais pris des talons et je préférais attendre d’avoir mal aux pieds lorsque la soirée serait terminée.

Tout en marchant je me demandais qui je pouvais rencontrer à cette fête. Je n’avais même pas pensé à envoyer des messages à mes amis pour savoir s’ils venaient. En arrivant, je remarquais qu’il y avait déjà pas mal de mondes là- bas. J’entrais assez facilement et je laissais mes affaires aux vestiaires. En arrivant dans la salle, tout le monde dansait au rythme de la musique assez entrainante. Pour l’instant, je préférais me diriger au bar pour attendre un peu. Je m’assis sur un siège et je restais un instant en train d’observer les gens danser. Il y avait de tout : ceux qui frimaient à cause de leur pas de danser et ceux qui se débloquaient. Je me retournais alors lorsqu’un serveur s’adressa à moi. Il me demandait si je voulais boire quelque chose. J’acquiesçais. Je pris une sorte de cocktail alcoolisé. Plus le temps passait plus j’en voulais encore. Comme si j’avais extrêmement soif alors que ce n’était pas le cas. D’habitude je ne buvais que très peu, mais là j’avais presque du mal à m’arrêter à tel point qu’il m’arrivait de raconter des bêtises. Le seul problème était que j’avais aussi du mal à contrôler mes propos et ça pouvait devenir dangereux pour mon secret. Alors que j’enchainais les verres, un homme vint me parler. Notre discussion se résuma à nos gouts en général. Sachant que je n’étais pas dans mon état normal, je parlais sans vraiment réfléchir. Finalement nous arrivâmes au sujet de la nourriture. Lui aussi devait être dans un sal état puisqu’il n’arrêtait pas de me parler de sa vie. Mais bon… Au fond il n’était pas méchant. « Moi les crustacés j'en rêve, je me vois bien marié à une crevette... » L’homme se mit à rire. Mes propos devenaient incohérents et j’avais en plus la tête qui commençait à tourner. Lui semblait aussi dans un état second et il parler sans vraiment savoir ce qu’il disait. Le pire était qu’il était un humain et qu’il ne possédait pas un lourd secret. Je continuais alors la conversation plongé dans ce qu’il disait. « Parfois j'ai envie de crier sur les toits, j'avoue je suis folle, mais c'est comme ça ! » Je prononçais des phrases spontanément sans vraiment m’en rendre compte. « D’ailleurs j’ai aussi un grand secret que j’aimerais dévoiler à tout le monde… ». J'avais alors un grand sourire sur les lèvres. Je ne mesurais pas les conséquences que ça pouvait avoir. Juste avant de dévoiler ce que j'étais à l'homme, je me mis à tourner finalement la tête et j’aperçus non loin Seraphin. Que faisait-il ici ? Sa présence même me fit revenir à la réalité et pourtant j’avais encore beaucoup de mal à me ressaisir. J’espérais qu’il ne m’avait pas vu et je retournais innocemment à ce que me disait l’inconnu. Je faisais finalement semblant de m’intéresser à ce qu’il me disait puisque Seraphin était la dernière personne que je voulais voir. Il m’avait bien fait comprendre la dernière fois qu’il n’était pas aussi ‘gentil’ et je lui en voulais en partie car il préférait garder ce côté un peu sombre. De plus sachant que je n’étais pas stable aussi mentalement que physiquement je préférais qu’il ne me voit pas dans cet état. Mais je sentais qu’il allait faire exactement ce que je ne voulais pas.

Premier jour du weekend, je m'étais lever de bonheur pour l'entraînement de karaté, un nouveau sport dans lequel je m'étais lancé, et pour lequel tout comme les autres, j'étais plutôt bon. On s'entait déjà le froid de l'hiver, qui n'était pas prévu avant deux mois. Après m'être défoulé, durant mon entraînement, je rentrais à la maison, avec pour idée, de pratiquer un peu de magie. A peine avais-je ouvert la porte que ma mère m'attendais, je lui lançais le regard interrogateur, qu'est-ce qui pouvait bien lui arriver...Elle me fixa un avec un sourire en quoi puis elle m'annonça que nous étions invités à aller à une soirée organiser par la municipalité de New Salem au club privé, pour tous les habitants. Elle savait très bien que c'était ce que je détestais le plus, me retrouver avec tous les autres imbéciles habitant cette bourgade paumée au milieu de nul part, mais la façon dont ma mère s'inquiétait pour moi c'est dernier temps, me força à dire oui.
Elle sauta presqu'au plafond lorsque je dis ça. Ma mère avait déjà tout prévu lorsque je rentrai dans ma chambre je vis sur mon lit, un magnifique costume Channel couper. Je pris une chemise noire que je fis marier avec. Bref, il était environ 21 h lorsque je sortis de chez moi, pour me rendre à la soirée, bizarrement, mon oncle aussi nous accompagné, j'avais vite fait de remarquer que depuis que j'avais réalisé ma véritable nature, ces deux là étaient devenus beaucoup plus proche qu'avant, comme de vrai frères et soeurs, alors que ma mère me disait toujours, qu'elle et lui ne s'entendait jamais depuis leur enfance. C'était louche et surtout depuis que j'avais entendu leur conversation qui m'avait mis sur la piste des cercles.
Une fois à l'intérieure, je m'éclipsais d'eux, il y avait déjà beaucoup de monde. J'étais à la recherche d'un coin tranquille. Je fixais doucement la foule, du haut de l'escalier qui menait à la pièce principal du club.

Après avoir descendu les marches, je sentis les regards pesaient sur moi, oui, oui Seraphin Mars, c'était montrer digne d'intérêt de venir, beaucoup de filles me firent des clins d'oeil et des regards aguichants, mais je m'en fichais pas mal. Je n'étais pas là, pour m'amuser, j'étais là par contrainte. Je continuais à marcher parmi tous ces fous. Lorsque j'entendis dans un coin une voix que je connaissais trop bien ... Eliza, je m'approchais, elle me tournait le dos. On aurait dit qu'elle l'avait fait exprès. Je levais les yeux au ciel. Surement parce que la menaçait de révéler à un vampire ce qu'elle était, pour qu'elle puisse espionner les autres membres de mon cercle en qui je n'avais pas du tout confiance !

Je jetais un oeil sur la personne avec qui elle parlait, mais elle était folle ou quoi...non en fait, elle avait l'air bourré ! Je m'approchais d'eux, le mec avait l'air de raconter sa vie, et il draguait Eliza.

" Alors je te disais ma poupée, que j'adorais pêcher, ça te dirait pas de venir un de ces jours ?

- A ta place je continuerai même pas cette conversation, lançais-je d'un ton glacial

- T'es qui toi ?! dégages !

- Tu peux toujours courir mon pote ! dis-je,

Je fis signe à Eliza de me suivre, mais l'homme la tint. Je pris son bras à ce moment là.

- Tu vas la lâcher !

- Tu peux crever, j'ai pas fini ma discussion ah ouais poupée ?

Il commençait à m'énerver, largement, j'attrapais son autre bras libre que je commençais à serrer mort, il cria et lâcha Eliza. Je lui donnai un bon coup de pied et un coup de poing.

- Bon alors tu veux me suivre ? Ou continuer de m'ignorer en parlant avec des inconnus... je parie que t'es tellement soule que t'avais même pas compris qu'il pouvait te faire du mal.

Je la pris par le bras, ça m'énervait de jouer le super héros, je n'aimais pas m'impliquer pour les autres d'habitudes, mais là, ce n'était pas la première fois que je me montrais gentil et sympa envers Eliza, mais qu'est-ce qu'il m'arrivait à la fin. Je vis une porte dans un coin. Je m'en approchais, elle était fermée à clé. "Ouvre-toi, chuchotais-je" j'entendis le cliquetis de la porte. J'appuyais sur la poignée, laissant le passage à Eliza. Je rentrais derrière elle, puis je fermais la porte à clé de nouveau. J'allumais la lumière, on était dans une sorte de remise de la fête. Et vu l'attitude d'Eliza elle n'était pas vraiment heureuse de me voir. Je lui tournais le dos...ça me gênait un peu d'ailleurs. Mais il fallait finir ce que j'avais commencé.

- Tu n'as rien au moins ?

« A ta place je continuerai même pas cette conversation » Seraphin m’avait surprise, du moins sur le coup car je ne m’attendais pas à ce qu’il vienne aussi rapidement. Je tournais la tête vers lui et je le fusillais du regard mais ça ne semblait même pas l’atteindre. Certes je n’étais peut être pas dans mon état normal, mais là il s’incrustait carrément dans la conversation et puis il ne m’était rien arrivée, je ne faisais que parler même si je ne connaissais pas cette personne. « T'es qui toi ?! dégages ! » « Tu peux toujours courir mon pote ! » Je regardais successivement Seraphin puis l’homme. Au moment descendre de mon siège, l’homme m’agrippa le bras avec une force telle que je ne pouvais plus me dégager. « Tu vas la lâcher ! » « Tu peux crever, j'ai pas fini ma discussion ah ouais poupée ? » J’avais du mal à comprendre ce qui se passait. Sûrement car ma vue commençait à se brouiller peu à peu. Finalement, j’aurais du arrêter bien avant les coktails car ma tête commençait à tourner. Ce qui paraissait étrange était que je n’avais jamais atteint ce stade auparavant alors que je pensais n’avoir pas bu autant. A moins que… L’homme avait rajouté autre chose dans mon verre lorsque j’avais tourné la tête. Enfin je préférais me dire que j’avais un peu exagéré. Je restais alors silencieuse pendant que Seraphin tapait l’inconnu. Il lâcha alors mon bras et tomba à terre presqu’en criant de douleur. Les gens se retournaient pour regarder ce qu’il se passait. « Bon alors tu veux me suivre ? Ou continuer de m'ignorer en parlant avec des inconnus... je parie que t'es tellement soule que t'avais même pas compris qu'il pouvait te faire du mal. » Je le regardais. Il semblait assez agacé et moi j’avais l’impression qu’il me prenait pour une gamine. A nouveau je préférais me taire, sentant la colère qui montait.

Seraphin me traina alors vers une porte qui menait sûrement aux équipements qui servaient à la boite. Il se servit alors de son pouvoir pour pouvoir entrer à l’intérieur puis il me fit passer en première. J’avançais et en entrant, je vis pleins de bouteilles à terre ainsi que sur des étagères. Dans un autre coin il y avait du matériel comme des enceintes, fils… « Tu n'as rien au moins ? » Il me tournait le dos. Je fronçais les sourcils tout en croisant les bras. Je bouillonnais de l’intérieur. Je ne savais pas si j’allais péter un câble ou juste crier. Finalement je pris une profonde inspiration pour tenter de garder mon calme. « Je vais bien. » C’était froid, mais au moins je lui répondais. « En fait, tu es venu pour me gâcher la soirée, c’est ça ? Non mais je rêve, tu te soucies de savoir si je vais bien ? Je vais t’apprendre quelque chose, je suis assez grande pour me débrouiller seule et je n’ai pas besoin de ton aide ! Je préférais encore quand on s’ignorait ! » On pouvait sentir de l’énervement dans ma voix car elle tremblait légèrement. En fait j’avais du mal à le comprendre puisque d’un côté il me manipulait et de l’autre il venait pour me secourir, ce qui pour moi était un peu paradoxal. Il continuait de me tourner le dos. Je décroisais les bras mais cette fois je sentis mon poing se serrer peu à peu. J’avais du mal moi-même à comprendre pourquoi j’étais aussi énervée. Ce n’était pas moi, enfin presque du mal à me maitriser, chose qui ne m’arrivait jamais. Je fermais les yeux un instant, juste pour me calmer. Sans vraiment le comprendre, les bouteilles qui étaient entreposées derrière commençaient à vibrer sur le point d’éclater. A nouveau je soupirais. Il fallait que je sorte d’ici, pour commencer. Je me dirigeais alors vers la porte et je tentais de l’ouvrir. Seulement je n’avais pas vu que Seraphin l’avait verrouillé. Je me retournais alors pour me mettre dos à la porte. « Tu peux rouvrir cette porte… S’il te plait ? » Il ne comptait pas nous laisser enfermer ici ? Non pas que j’étais claustrophobe seulement j’étais à deux doigts d’éclater et je voulais aller prendre l’air. Mais quelque chose me disait qu'encore une fois je n'allais pas avoir ce que je voulais et que je n'étais pas prête de sortir. Si au moins je pouvais moi aussi ouvrir cette porte par la pensée, mais ce n'était pas le cas. J'avais encore la tête qui tournait, mais ça n'avait plus d'importance puisque la colère avait pris le dessus.

« En fait, tu es venu pour me gâcher la soirée, c’est ça ? Non mais je rêve, tu te soucies de savoir si je vais bien ? Je vais t’apprendre quelque chose, je suis assez grande pour me débrouiller seule et je n’ai pas besoin de ton aide ! Je préférais encore quand on s’ignorait ! »

Je levais les yeux au ciel, elle était folle ou quoi. Je lui répondis assez agressivement.

- Très bien la prochaine fois, je le laisserai en finir avec toi, te laisser te violer ou je ne sais quelles autres choses ! Excuses-moi de m'être montrer sympa envers toi !

J'entendis ces bruits pas, je la vis ensuite sous mes yeux, réellement, troublée, on aurait dit qu'elle était sur le point d'exploser. Nous étions tr-s proche si proche, comme la fois où le dauphin m'avait poussé, j'en avais assez de cette gêne que j'avais lorsque je me retrouvais en face d'elle. Je la contemplais. Elle était superbe dans sa tenue, toujours aussi belle cette sirène...

« Tu peux rouvrir cette porte… S’il te plait ? »

Ces paroles me ramenèrent à la réalité, la fixant je m'approchais encore plus d'elle, je la collais même, je sentis son regard sur le miens, elle était aussi troublée que moi. Je ne pouvais plus le supporter. La fenêtre du fond de la salle se mit elle aussi à trembler, j'entendais les bouteilles vibrer, elle aussi était énervée, non je n'allais pas la laisser faire si vite. Je lui pris la main, son contact me fis des frissons.

- Tu vas rester avec moi... Je n'en ai pas encore fini. Je sais pas ce qui te prends d'accord ! Tu peux me détester, car j'ai essayé de m'inquiéter pour toi, même si je t'ai demandé de me rendre un service, tu sais quoi ?! J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, je ne suis pas le genre à écouter les autres, je ne suis pas non plus celui qui demande comment ça va, mais avec toi je l'ai fait, alors ne m'en veut pas, si on arrêtait de jouer ?! Tu vas rester ici ! Jusqu'à ce que je le décide. Tu n'es pas la seule à être sur le point d'exploser d'accord !!!

Je sentais la colère gronder, au fond de moi, à ce moment la bouteilles se mirent à valser et à danser dans un fracas assourdissant, la cacophonie engendrée, était digne d'une explosion. les morceaux de verres valsaient en tous sens, je me mis instinctivement devant Eliza. Je la fixais droit dans les yeux, tellement en face, que je pouvais distinguer, les veines de ses yeux, et son regard tourné vers moi. Je me reculais, en donnant un bon cout sur le mur. Je me haïssais, elle m'énervait, elle m'agaçait même totalement, comment j'avais pu être aussi sympa, surtout que ce n'était pas mon habitude.

- Ne me remercie pas, sinon tu serais transformé en ce moment, mais tu préfères que je t'ignore ! Très bien... dès que nous terminerons cette conversation, je ferais comme-ci tu n'existais pas, ça te va ? Je n'aurai plus besoin de toi ! Si c'est ce que tu veux !


Je n'avais même pas remarqué que je saignais, l'un des morceaux de verres des bouteilles explosées, m'avait coupé. Je m'en fichais pas mal, comme à mon habitude je fis sécher mes vêtements et je me mis à la recherche d'un morceau de tissu pour arrêter le saignement de cette coupure. Mais c'était quoi son problème à la fin ? Si elle voulait que j'arrête de l'utiliser, j'allais le faire, mais elle allait être la seule exception, du moins jusqu'à ce qu'elle me donne ce don j'avais besoin. Ce qu'il était important que je sache sur Apollon et Sutton, ces deux là, je ne leur faisais pas du tout confiance, surtout au premier, lui le seul à pouvoir rivaliser avec mes pouvoirs, Sutton ne savait pas encore tout sur les siens, mais Apollon et moi, avions le même niveau. Je n'allais pas abattre toutes mes cartes pour le vaincre maintenant, je ne pouvais pas abandonner...non, ce n'était pas moi, je ne me reconnaissais pas. Je me retournais vers Eliza.

- Allez vas-y exprimes-toi ! Fais moi le rapport ! Je suppose que tu as espionné Sutton. Dis-le si tu veux partir.


Je trouvais à cet instant un vieux morceau de chiffon que je pris et que je serrais autour de mon poing. Je m'étais battu et blessé pour elle, mais merde ! A la fin, cette situation agacée mon cerveau, j'étais déjà venu dans un endroit que je n'appréciais pas vraiment si c'était en plus pour m'énerver. Je sentais que l'océan que j'étais aller déchaîner ses vagues et ses tempêtes, il fallait que je me calme. Je ne voulais plus la regarder, pour la première fois de ma vie, je m'avouais non pas battu, mais irrité, j'en avais assez de son jeu de victime, qui ne voulait pas se faire aider. Elle était grande, eh bien qu'elle le fasse mieux que ça, qu'elle se débrouille par elle-même si elle ne voulait pas me répondre et sortir. Tant pis, je n'allais plus lui courir après... J'en avais assez de voir que la chance que j'avais, partait peu à peu, me quittant de plus en plus chaque jour, chaque instant. Je me retournais vers elle, attendant qu'elle accouche avant de ce don j'avais besoin...j'avais la nuit devant moi.

« Très bien la prochaine fois, je le laisserai en finir avec toi, te laisser te violer ou je ne sais quelles autres choses ! Excuses-moi de m'être montrer sympa envers toi ! » Je soupirais. Il avait très certainement raison et même si je ne voulais pas l’avouer, il y avait un risque pour que je me fasse violer. Après tout, sous l’effet de l’alcool j’étais vulnérable et bien plus que je ne le pensais. D’ailleurs j’avais moi-même du mal à me reconnaitre. D’habitude je ne me comportais pas comme ça et là j’avais l’impression d’avoir une sorte de boule d’énergie en moi. Pour une fois il voulait bien faire et j’avais tout gâché. Seulement j’avais encore du mal à m’en rendre compte. Lorsque j’arrivais au niveau de la porte, je ne m’étais pas rendue compte que j’étais assez près de Seraphin. Cette fois je pris la peine de l’observer avant qu’il me réponde. C’était bien la première fois que je le voyais vêtu d’un costume. En fait cet ensemble lui allait bien et submergée par ma colère je n’avais même pas jeté un œil à ce qu’il portait. Lorsqu’il me prit la main j’eus la sensation d’une charge électrique. Je ne bougeais plus, de toute façon il n’y avait plus assez d’espace. Je voyais l’énervement dans ses yeux et je vis alors que les autres objets de la salle tremblaient eux aussi. « Tu vas rester avec moi... Je n'en ai pas encore fini. Je sais pas ce qui te prends d'accord ! Tu peux me détester, car j'ai essayé de m'inquiéter pour toi, même si je t'ai demandé de me rendre un service, tu sais quoi ?! J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, je ne suis pas le genre à écouter les autres, je ne suis pas non plus celui qui demande comment ça va, mais avec toi je l'ai fait, alors ne m'en veut pas, si on arrêtait de jouer ?! Tu vas rester ici ! Jusqu'à ce que je le décide. Tu n'es pas la seule à être sur le point d'exploser d'accord !!! » Je le regardais, bouche-bée. Il l’avait avoué : il s’était inquiété et il n’était pas si insensible que ça. Seulement lui aussi était en colère et ce qui devait arriver, arriva.

Je vis soudain une première bouteille explosée puis les unes après les autres se fissurèrent avant d’exploser. Je restais alors collée à la porte. Pendant un moment je fermais les yeux. Beaucoup trop de liquide... Et pourtant rien ne se passa, je ne me transformais pas. J’ouvrais alors les yeux pour découvrir Seraphin juste devant moi qui semblait faire une protection. A nouveau son attitude m’étonna. J’avais vraiment du mal à le saisir, d’un coup il semblait indifférent et de l’autre il était protecteur et soucieux. Je baissais alors les yeux en fixant le sol. Je m’en voulais… Même terriblement. Et je n’étais pas capable de le montrer. Au fond je ressentais sûrement quelque chose pour lui, mais en même temps je ne supportais pas son caractère. Et bien évidemment lorsqu’il se montrait ‘gentil’, ce qui était rare, c’était à mon tour de me montrer exécrable. Il y avait un sérieux problème de synchronisation et j’en étais consciente. « Ne me remercie pas, sinon tu serais transformé en ce moment, mais tu préfères que je t'ignore ! Très bien... dès que nous terminerons cette conversation, je ferais comme-ci tu n'existais pas, ça te va ? Je n'aurai plus besoin de toi ! Si c'est ce que tu veux ! » Je sentais de la déception dans sa voix. Cette fois toute la colère avait disparu mais je continuais tout de même à lui en vouloir. « J’ai parfois du mal à te cerner Seraphin… La dernière fois à la plage tu avais l’air de te montrer attentionné… Et ensuite tu es devenu froid, insensible ! » J’insistais sur ce dernier mot. C’était presque une nécessité de lui dire ce que je pensais. Même si je me disais qu’il s’en ficherait et qu’il serait bien plus concentré par ce dont il m’avait chargé. Il n’y avait rien de méchant dans le ton que j’avais employé, juste ce qui me tracassait. Lui aussi avait sûrement du mal à me comprendre et bien nous étions deux. Surtout qu’en temps normal je n’aurais jamais été capable de dire ça. Je portais alors mon regard sur ce que faisait Seraphin. Il saignait ! Cette fois je me sentais réellement coupable et je savais que si je lui proposais mon aide, il allait certainement la refuser.

Je restais dos à la porte, pensive. La musique derrière résonnait contre les murs tellement elle était forte. Finalement j’avais abandonné l’idée de sortir puisque de toute façon j’étais en quelques sortes bloquée ici avec lui. Pendant un moment j’avais souhaité que le temps passe bien plus, mais maintenant je ne savais plus vraiment ce que je voulais. J’étais secouée et en même temps je n’arrivais plus à prendre une décision. Comme si j’étais devenue un pantin qui ne réfléchissait plus. « Allez vas-y exprimes-toi ! Fais moi le rapport ! Je suppose que tu as espionné Sutton. Dis-le si tu veux partir. » Je levais les yeux vers Seraphin qui me fit revenir à la réalité. J’avais effectivement fais ce qu’il m’avait demandé. Et finalement ce n’était pas si compliquer que je ne l’avais pensé. « Oui… Donc je ne l’ai pas vue faire de choses étranges… Je sais juste qu’elle est une sorcière depuis quelques mois et qu’elle ne maitrise pas encore tous ses pouvoirs. Tu ne risques donc rien au cas où tu t'en souciais… Et lorsqu’elle va voir Apollon c’est pour discuter la plupart du temps. » Je ne lui apprenais sûrement rien de nouveau et j’attendais de me faire enguirlander comme quoi j’étais une incapable ou quelque chose de ce genre. Après tout, je sentais qu’il commençait à me détester ou en tout cas qu’il m’en voulait. J’étais tout de même soulagée qu’il ait trouvé un bout de tissus pour sa blessure car même si je faisais comme si je ne m’en fichais, au fond il m’avait ‘aidé’ deux fois.

« J’ai parfois du mal à te cerner Seraphin… La dernière fois à la plage tu avais l’air de te montrer attentionné… Et ensuite tu es devenu froid, insensible ! »

Lorsqu'elle me dit ça, je levais les yeux au ciel, je ne me cernais même pas moi-même. Je n'aimais pas me montrer gentil, je n'étais pas gentil... j'étais simplement moi. Ca ne m'apportait rien d'être sympa, sauf lorsqu'il s'agissait de manipuler les gens. Je sentais la coupure de ma main, me piquait un plus. C'est vrai que j'avais été sympa avec elle, nous nous étions amusés, je n'avais pas envie de me dire que je ressentais quelque chose pour elle...

« Oui… Donc je ne l’ai pas vue faire de choses étranges… Je sais juste qu’elle est une sorcière depuis quelques mois et qu’elle ne maitrise pas encore tous ses pouvoirs. Tu ne risques donc rien au cas où tu t'en souciais… Et lorsqu’elle va voir Apollon c’est pour discuter la plupart du temps. »

Discuter ? Mon oeil, elle lui avait surement menti, au moins maintenant j'étais fixé, elle allait voir Apollon, il faudra que je prenne cette affaire au sérieux, j'avais déjà une idée du comment faire pour écouter leur conversation un bon petit sort. Je fixais, maintenant Eliza, qui semblait s'attendre à une réaction de ma part. Je pris mon temps. Avant de dire :

" Merci, ça ne m'apprend rien de nouveau. Je suppose que tu es impatiente de sortir maintenant...

Je fis un signe vers la poignée, le cliquetis ce fit entendre. Je levais les yeux vers ceux d'Eliza

- Je suppose que tu ne voudras plus m'adresser la parole maintenant...eh bien à la prochaine....

Je me détestais totalement, pour plusieurs raison, qui étaient opposées. Je m'en voulais d'avoir montrer à Eliza qu'au fond je pouvais être gentil, la plupart des gens ne vous remarque pas, ne sont pas impressionnés par vous, lorsque vous êtes sympa, vous vous faites écraser. Je m'en voulais aussi de l'avoir utiliser, maintenant elle n'allait plus m'adresser la parole. Alors que c'est tout ce que je redoutais le plus, vu que c'est ce que j'avais apprécié le plus c'est dernier temps, le fait que nous nous soyons rapprochés. Est-ce que ça signifiait que j'avais des sentiments pour elle ? Après tout Eliza était très belle, une véritable petite déesse de l'océan. Surtout avec la petite aura de beauté, de gentillesse qui avait l'air de l'entourer. Je me maudissais de penser ça, je m'étais promis de ne jamais ouvrir mon coeur à quelqu'un c'était quelque chose de totalement impossible.

Je serais sans m'en rendre compte mon poing je sentais le sang chaud couler et venir sur le sol. C'était l'élément le plus important dans les potions, car le sens du sorcier qui faisait la potion, apportait la magie elle-même à la mixture, montrant s'il voulait oui ou non réussir sa mixture, les pouvoirs, que je possédais, ils étaient peut-être les choses les plus fiables que j'avais. Mais depuis que je savais la vérité à propos de Sutton et Apollon, ils avaient grandi et était devenus beaucoup plus puissant, parfois même à la limite de l’incontrôlable. Moi, contrairement aux autres je n'avais personne, je n'avais qu'eux...les voir changer, m'énervait.

Je regardais Eliza, comme-ci elle voulait me dire quelque chose, décidément je trouvais qu'elle était réellement superbe ce soir, hypnotisant presque, mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ?
Je voulais qu'elle reste au fond...rien qu'avec moi.

Seraphin laissa un long silence et je me demandais ce qu’il allait me répondre. « Merci, ça ne m'apprend rien de nouveau. Je suppose que tu es impatiente de sortir maintenant... » Je m’attendais à tout sauf à ça. Il me remerciait et en plus il me proposait même de sortir ? Je le fixais, étonnée. Je pensais qu’il allait s’énerver car je n’avais pas été une bonne espionne. D’ailleurs c’était ce que j’aurais fais. Mais non… C’était le contraire. Je restais un moment bouche-bée par sa réponse qui me semblait trop irréelle pour être vrai. Finalement je repris mes esprits. « Je suppose que tu ne voudras plus m'adresser la parole maintenant...eh bien à la prochaine.... » Je le regardais un moment. Il semblait déçu ? Du moins j’avais du mal à décerner ce que Seraphin pensait. En réalité, je m’en voulais encore terriblement. Je me demandais même j’avais bien fais de m’être rendue à cette soirée. C’était de ma faute si Seraphin était maintenant blessé et après tout je me comportais comme une gamine. Je baissais les yeux un moment. Je fixais le sol en quête de réponses à mes questions, mais je ne trouvais rien qui pouvait m’aider. Non, je n’avais pas envie de partir, du moins pas comme ça.

Je relevais finalement la tête après avoir laissé un moment de silence. Je n’avais rien dit et je continuais à réfléchir sur ce que j’allais faire. Je ne savais pas si Seraphin allait encore m’adresser la parole, mais ce n’était pas cela qui me préoccupait le plus. J’observais le sang qui coulait le long de son poing pour venir s’étaler sur le sol en formant une flaque de sang. Je fronçais les sourcils tout en me demandant ce que je pouvais bien faire pour l’idée. Finalement une idée me vint en tête. Je m’approchais alors du sorcier en faisant un pas. « Passes-moi ta main ! » Ma demande semblait un peu étrange mais je savais qu’il allait m’écouter, du moins je le pensais. Je pris alors sa main délicatement pour éviter de lui faire mal. J’enlevais alors le bandage et posais ma main sur la sienne. Je fermais alors les yeux et me concentrais pour tenter de créer de l’eau. En fait, comme nous avions tous deux le même élément, je me disais qu’en formant de l’eau, je pouvais tenter de le guérir ou du moins laver sa blessure qui semblait s’infecter. Un fil d’eau se créa et se dirigea vers la blessure qui semblait commencer à se cicatriser. Certes, il fallait bien plus, mais c’était en quelques sortes un remerciement pour les services que Seraphin m’avait rendu. Je sentais que mon cœur commençait à s’emballer sûrement car j’étais assez près de lui à ce moment. J’enlevais alors ma main et reculais vers la porte. Je n’avais plus rien à dire et surtout je ne savais plus quoi penser. J’étais à mon tour partagée sur ce que je ressentais. Evidemment, je tentais de garder un air neutre à l’extérieur. Je pris une profonde inspiration avant d’expirer. J’en avais marre de rester ici, mais je ne comptais pas partir comme une voleuse. « Et si… Et si on allait danser ? » Je ne savais pas à quoi je m’attendais en posant cette question puisque je me doutais que Seraphin n’avais peut être pas envie de danser. Mais je préférais tout de même tenter. Même si moi-même je n’étais pas une excellente danseuse, je me débrouillais avec quelques pas et je m’arrangeais pour inventer le reste. Et surtout, la soirée venait tout juste de commencer et je n’avais pas l’intention de partir. Finalement, je commençais à apprécier Seraphin bien plus que je ne le croyais au départ. Mais je comptais garder ça pour moi et continuer de le considérer comme un ami, puisque je savais maintenant qu’il avait un bon fond.

[désolée pour le retard !]

« Passes-moi ta main ! »

Je sentis le file d'eau me parcourir le bras et la peau, ma blessure se faisait en quelque sorte laver, de façon magique, plus l'eau parcourait les pores de ma peau, plus je sentais un peu d'Eliza venir en moi, sa magie se mêlait à la mienne, ce contact me fit avoir la chaire de poule, je vis ma blessure qui cicatrisait au fur et à mesure que l'eau passait dessus. Je levais les yeux vers Eliza comme pour la remercier silencieusement. Je me sentais bien mieux, comme-ci la tension entre nous avait disparu en quelques instant, comme-ci l'utilisation de la magie était une sorte de moyen de se calmer. Je souriais, enfin je tentais de sourire à l'intérieur. Je sentis son pas léger se dirigeait vers la porte je levais la yeux vers elle.

« Et si… Et si on allait danser ? »

Je restais figé sur place, moi danser ? Je regardais bêtement Eliza, me concentrant de nouveau. Que signifiait cette invitation ? Peut-être que s'en le vouloir elle m'appréciait, tout comme moi je l'appréciais. Mais je ne comptais rien montrer. Je décidais de la suivre au moins je pourrais voir qui est ici, surveiller un peu les alentours. A moins que se soit une excuse pour que j'aille réellement danser avec elle...peut-être que son invitation m'avait fait plaisir, n'importe quoi ! Je me ressaisis un instant. Je pris une profonde respiration et je lui pris la main.

- Allons y... dis-je d'un ton calme.

J'entendis la cacophonie fait par les gens qui rient et s'amusaient. On aurait dit une sortes de petites fêtes typiques que l'on montre dans les films à propos des vieilles bourgades abandonnées. Comme-ci nous étions des petits pequenaux qui avions des traditions...façon de parler. Je n'avais pas vraiment choisi d'habiter dans cette ville, mais maintenant j'avais saisi que nos ancêtres avaient du venir s'installer au calme, pour préserver leur secret, contrairement aux grandes villes. Mais bon New Salem est tout prêt de Salem, très célèbre pour l'histoire du procès... une minute le procès, se devait certainement être à cette époque que nos familles étaient venus s'installer. Et surtout pour ça qu'elles avaient décidé de gardé cela secret. Je venais de découvrir une des parts du mystère, me demandant maintenant par quel meilleur moyen espionner Apollon.
Je tentais de nous faire un chemin parmis la foule, je devais me détendre...enfin pas avec cette vieille musique qui ne semblait, faire plaisir qu'aux habitants de plus de quarante ans qui se trémoussaient sur le dance floor.

Je me mis en face d'Eliza et d'un geste je murmurais, " petite musique douce et endormante, en mélodie jeune et amusante, tu te transformeras !"
Après une autre musique d'Elvis, la musique commençait à sonner beaucoup plus jeune. Beaucoup plus intéressante, ce qui semblait plaire aux autres... et à Eliza. C'était les Black Eyed Peas.

Je tentais de me laisser aller, il le fallait, je savais danser des danses de couples, j'avais été obligé de prendre des cours. Je tentais de bouger, un peu, mais je me rendis compte que la musique changea vers une chose beaucoup plus latino, un tango...C'était une danse que je maîtrisais le mieux.

- Essaie de me suivre.

D'un coup je pris Eliza, la faisant suivre mes pas, je me collais sensuellement à elle, d'accord on aurait pu prendre sa comme de la provocation, mais non, je suivais simplement la chorégraphie que j'avais appris. Attrapant sa jambe, je la portais, puis nous tournâmes, avant d'avancer quelques pas et de la faire tourner, puis je crochetais ma jambe entre les siennes, comme tout bon tango....
Je sentais Eliza un peu dépassée, mais la musique redevient normal quelques instant plus tard...j'en étais presque sûr mes pouvoirs avaient fait le coup.

- J'ai pris des cours de Tango quand j'étais plus petit, enfin j'ai été obligé par ma mère, elle voulait me transformer en vrai petit prince charmant, je levais les yeux au ciel, euh... je me suis un peu emporté.

Et à cet instant malgré moi, je lui souris.

J’avais encore du mal à me dire que je lui avais demandé s’il voulait danser. Dire que quelques jours avant, je l’évitais comme la peste. Cette fois c’était différent, du moins je le pensais. Certes, je prenais de gros risques à rester parmi des humains et surtout parmi les vampires qui se fondaient dans la masse. Désormais je n’avais plus peur lorsque je me retrouvais avec Seraphin. Inconsciemment, je savais très bien qu’il allait me protéger même si je l’exaspérais. Il tenait peut-être à moi… Au fond. « Allons y... » Je ne m’attendais pas vraiment à une réponse positive de sa part, du moins je pensais qu’il préférerait partir de son côté. Nous sortîmes alors de la petite pièce pour se diriger vers la piste de dance. Je ne m’en étais pas rendue compte, mais il y avait pas mal de personnes ou alors certains étaient arrivés après. Je remarquais une chose : beaucoup de parents dansaient au centre alors que ceux de notre âge restaient au bar. Il était vrai que la musique n’était pas vraiment bien choisie. « Petite musique douce et endormante, en mélodie jeune et amusante, tu te transformeras ! ». J’esquissais un sourire. Seraphin avait eu la bonne idée d’utiliser ses pouvoirs pour changer un peu de musique. D’ailleurs tout le monde se demandait ce qui venait de se passer. La plupart des ‘jeunes’ au bar se précipitèrent au milieu de la piste pour danser. Danser sur une chanson des Black Eyed Peas ne semblait pas très compliqué, au contraire je me laissais porter par cette musique un peu électro.

Alors que je dansais en rythme la musique se métamorphosa soudain en quelque chose de tout à fait différent… Un tango. En réalité, je n’avais jamais pris de cours de danse de ma vie. Non pas que je n’aimais pas ça, mais ça ne m’avait pas vraiment attiré. « Essaie de me suivre. ». Plus facile à dire qu’à faire. Cependant c’était moi qui avais demandé à Seraphin s’il voulait danser et maintenant il fallait que j’assume. J’hochais alors la tête. « D’accord ! » Je pris une profonde inspiration ne sachant pas ce qu’il allait me faire faire. Au fond je lui faisais entièrement confiance désormais. Je tentais de garder une expression lorsque Seraphin se colla à moi. Certes je compris que ça faisait partie de la danse, mais cela ne m’empêchait pas de me sentir un peu gênée. Seulement je continuais d’afficher un fin sourire et je concentrais à nouveau. Je tentais de le suivre mais à plusieurs reprises je n’arrivais plus à suivre. Lorsque la musique changea, je fus assez essoufflée. Il fallait absolument que je me mette à la danse. Heureusement pour moi, il ne fit aucune remarque quand à ma façon de danser le tango qui avait un niveau bien inférieur au sien. « J'ai pris des cours de Tango quand j'étais plus petit, enfin j'ai été obligé par ma mère, elle voulait me transformer en vrai petit prince charmant euh... je me suis un peu emporté. ». Je l’écoutais attentivement. Je comprenais mieux pourquoi il dansait aussi bien. A mon tour j’esquissais un sourire tout en l’observant de haut en bas. Effectivement ça illustrait bien ce qu’il venait de me dire. « Et bien… En tout cas ça a marché ! ». A nouveau la musique redevenait comme avant. Je tentais alors de danser en rythme à nouveau jusqu’à ce qu’une pause arrive, histoire que tout le monde reprenne son souffle et surtout pour que la plupart se précipite au bar. Je tournais alors la tête vers Seraphin. « Tu caches bien ton jeu… Jamais je n’aurais pensé que tu avais des talents de danseurs ! ». Je me rendais compte que j’en apprenais de plus en plus sur lui et c’était en particulier les bons côtés, ce qui me faisait changer d’avis sur son compte. Je me retournais alors pour observer toutes les personnes avec un verre à la main qui se dirigeait à nouveau vers la piste de danse. Il valait mieux que je reste attentive aux gens autour car il suffisait d’un accident et mon identité serait révélée. Mais je continuais d’espérer que tout irait bien, du moins je gardais ce petit espoir puisque juste là je ne m’étais jamais révélée en public et je comptais rester cachée le plus longtemps possible.